Emma Ben Aziza est née en 1997 : premiers pas vers le théâtre (Licence et Conservatoire de Lyon), puis les Beaux-Arts (Valence et Nantes). Ainsi se manifeste pour elle, l'articulation des trois dimensions qui constituent tout être parlant : celle du langage, celle de l'image et celle de la chose dans sa compacité, nommées par Lacan : symbolique, imaginaire et réel. Emma Ben Aziza trouve un point d'appui au nouage dans son histoire familiale, celle d'une diaspora. Les allers-retours de la France à la Tunisie contraignent ses grands-parents à raser une orangeraie constituée d'essences rares d'oranges non dévolues à la culture industrielle apportée par la colonisation. Un jour découvre- t-elle le verger qu'elle connaissait sans arbre, au lieu de chaque tronc, un carré de pavement. Malgré sa violence, gardons ce geste comme un acte plastique et, considérons ici un non-sens inaugural et le moteur de son goût pour raconter des histoires.
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