Baya Mahieddine Borj El Kifan - Blida, 1931-1998

Biographie

Née Fatma Haddad en 1931 à Bordj El Kiffan (alors Fort-de-l’Eau), en Algérie, Baya Mahieddine est reconnue comme l’une des figures pionnières et les plus influentes de l’art moderne algérien. Aux côtés de contemporains tels que M’Hamed Issiakhem, Abdelkader Guermaz et Mohammed Khadda, elle a contribué aux fondations de l’art post-colonial en Afrique du Nord. Souvent associée au surréalisme et comparée à Frida Kahlo pour la dimension symbolique et intime de son œuvre, Baya a toujours puisé dans son héritage personnel et culturel.

 

Orpheline à l’âge de cinq ans, elle a d’abord été élevée par sa grand-mère, puis par Marguerite Caminat, mécène et collectionneuse française installée à Alger, qui a soutenu ses premiers élans artistiques. Autodidacte, elle commence dès l’enfance à réaliser des gouaches et des céramiques, inspirées des traditions kabyles, de la nature et de son imagination.

Remarquée à l’âge de seize ans par le marchand Aimé Maeght, elle expose pour la première fois à la Galerie Maeght à Paris en 1947. Le catalogue de l’exposition est préfacé par André Breton, et elle participe la même année à l’Exposition Internationale du Surréalisme. Son travail attire rapidement l’admiration de Jean Dubuffet et de Pablo Picasso, qu’elle côtoie dans l’atelier de céramique Madoura à Vallauris, un échange souvent cité comme une influence indirecte sur sa célèbre série Les Femmes d’Alger.

 

En 1953, Baya retourne en Algérie, épouse le musicien El Hadj Mahfoud Mahieddine à Blida et y fonde une famille. Pendant la guerre d’indépendance d’Algérie (1954‑1962), elle suspend en grande partie son activité artistique. Encouragée par Jean de Maisonseul, alors directeur du Musée des Beaux-Arts d’Alger, elle reprend la peinture et expose à Alger en 1963 et à Paris en 1964. Elle reçoit en 1971 le 2e Prix de l’Union Nationale des Arts Plastiques (UNAP). Une rétrospective majeure de Baya a lieu au Musée Cantini à Marseille en 1982, inaugurée par le président François Mitterrand, le ministre de la Culture Jack Lang et le maire d’Alger.

 

Baya choisit de rester en Algérie tout au long de sa vie, même durant les turbulences de la guerre civile des années 1990. Elle s’éteint à Blida en 1998. Depuis lors, son œuvre a été largement reconnue à l’international, avec des rétrospectives à la Grey Art Gallery, NYU (2018), au Sharjah Art Museum (2021), à l’Institut du Monde Arabe, Paris (2022), et à la Vieille Charité, Musée de Marseille (2023).

Ses œuvres figurent désormais dans des collections publiques majeures, notamment le CNAP, l’Institut du Monde Arabe et la Fondation Maeght (France), le Mathaf (Doha), le Sharjah Art Museum et la Barjeel Art Foundation (Sharjah), ainsi que la Dalloul Foundation (Beyrouth). Baya est aujourd’hui célébrée comme une figure centrale de l’art moderne et contemporain maghrébin, une artiste dont la vision singulière continue d’inspirer au-delà des frontières et des générations.

Œuvres
  • Femme parle à un paon
    Femme parle à un paon
  • Femme à la robe bleue et aux deux paons
    Femme à la robe bleue et aux deux paons
  • La Femme au vase rose
    La Femme au vase rose
  • Femme et poisson
    Femme et poisson
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