Zoulikha Bouabdellah Moscou, 1977

Zoulikha Bouabdellah (née en 1977 à Moscou) est une artiste franco-algérienne pluridisciplinaire qui vit et travaille entre Casablanca et Paris. Elle grandit à Alger avant de s’installer en France en 1993, au moment de la guerre civile en Algérie. Diplômée de l’École nationale supérieure d’arts de Cergy-Pontoise en 2002, elle développe une œuvre riche et engagée, à la croisée de la vidéo, de l’installation, du dessin, de la photographie et de la sculpture.

Révélée par la vidéo Dansons (2003), dans laquelle elle exécute une danse orientale sur l’air de La Marseillaise, Bouabdellah interroge depuis ses débuts les notions d’identité, de genre, de religion et de mondialisation. À travers une écriture plastique ironique, sensuelle et critique, elle détourne des symboles issus des cultures islamique et occidentale — tapis de prière, motifs ornementaux, images érotiques ou hymnes nationaux — pour en révéler la charge politique et la complexité.

Son travail repose sur des jeux de juxtaposition et de réappropriation : les matières traditionnelles côtoient les formes contemporaines, le corps devient un lieu de résistance, d’ambiguïté et de célébration. En recontextualisant des objets familiers, Bouabdellah ouvre un espace de réflexion sur les constructions identitaires, les héritages culturels et les récits dominants.

Son œuvre a été exposée dans de nombreuses institutions internationales : le Centre Pompidou (Paris), le Mori Art Museum (Tokyo), le Brooklyn Museum (New York), la Menil Collection (Houston), le MUMOK (Vienne), ou encore l’Institut du Monde Arabe (Paris). Elle a également participé à plusieurs biennales majeures, dont la Biennale de Venise, les Rencontres de Bamako et la Biennale de Thessalonique.

Parmi ses expositions récentes à la galerie : Let’s Dance! (2024), Turning a New Leaf (2023), et Zoulikha Bouabdellah × Mahi Binebine (2025), une exposition-dialogue autour du corps, du sacré et des récits mythologiques croisés.

Ses œuvres figurent dans de nombreuses collections publiques et privées, parmi lesquelles : le Centre Pompidou, le Fonds d’art contemporain – Paris Collections, le CNAP, le Mathaf – Arab Museum of Modern Art, la Fondation Barjeel, le Misk Art Institute et plusieurs grandes institutions européennes et internationales.

Zoulikha Bouabdellah construit un territoire visuel où l’intime rencontre le politique, où l’ornement devient langage, et où le corps — en particulier le corps féminin — affirme sa puissance comme vecteur d’émancipation et de sens.