Mohamed Lekleti Taza, 1965

Mohamed Lekleti (né en 1965 à Taza, Maroc) vit et travaille à Montpellier, en France. Formé au cinéma puis aux arts plastiques, il développe depuis plusieurs décennies une œuvre singulière, centrée sur le dessin mais ouverte à une pluralité de médiums — collages, techniques mixtes, matériaux organiques ou textiles — avec lesquels il compose des univers narratifs denses et énigmatiques.

Son travail explore les figures du déplacement, de la métamorphose et de la mémoire, à travers des corps fragmentés, en tension ou en fuite. Les silhouettes qu’il trace, souvent en noir et blanc, semblent traversées par des récits mythologiques, des fragments d’histoire et des résonances contemporaines. L’artiste détourne notamment les codes de la chronophotographie pour créer des images striées de mouvements, d’empreintes et de strates. Il puise autant dans les traditions orales que dans les mythes fondateurs, tissant une œuvre où l’humain se confond avec l’animal, la machine ou l’ombre.

Lauréat du prix Drawing Now en 2011, Mohamed Lekleti a présenté son travail dans de nombreux lieux en France et à l’international. Parmi ses expositions marquantes : Palazzo delle Belle Arti à Turin (2012), Visa pour un territoire à la Forteresse de Salses – MNF (2013), Fuir à la Fondation Blachère à Apt (2017), Me suis-je égaré au Musée Paul Valéry à Sète (2018), Khamsa au Centre d’art À Cent Mètres du Centre du Monde à Perpignan (2019), Dessins du Monde Arabe à l’Institut du Monde Arabe (Paris, 2021), Incarnations : Le Corps au MAC Lyon (2023), et 110 ans, 110 œuvres au Musée Mohammed VI à Rabat (2023).

Ses œuvres intègrent de nombreuses collections publiques et privées, parmi lesquelles l’Institut du Monde Arabe (Paris), le MAC Lyon, le FRAC Picardie, le CNAP, le Detroit Museum (États-Unis), le Musée Mohammed VI (Rabat), ainsi que les fondations Société Générale, Blachère et Kamel Lazaar (Tunisie/Suisse).

À travers une écriture plastique dense, fragmentée et profondément poétique, Mohamed Lekleti interroge les corps, les frontières et les zones d’entre-deux. Son dessin, toujours en mouvement, devient un espace de résistance et de réinvention, où se croisent l’intime et l’universel.