Camille Pradon: Verticales
lilia ben salah présente Verticales, la deuxième exposition personnelle de Camille Pradon à la galerie. Née en 1993 en France, Pradon est remarquée pour son approche conceptuelle multidisciplinaire, mêlant photographie, dessin, vidéo, installation, céramique et écriture, à travers laquelle elle explore les relations entre mémoire, perception et stratification des lieux.
Avec Verticales, elle dévoile un ensemble d’œuvres inédites qui prolongent ses recherches sur l’émergence d’expériences visuelles et narratives à travers différentes géographies. L’exposition déplie une traversée au féminin pluriel, composée de fragments d’images, d’objets et d’aquarelles sur papier, ouvrant une réflexion sur la mémoire latente, sur ses transformations, et son affleurement dans le présent. Une mémoire faite de strates et de flux, qui s’active à l'évocation de certains paysages et architectures d'eau — îles, salines, thermes, citernes. Pradon articule ces éléments en compositions, où chaque œuvre devient ainsi témoin sensible de circulations invisibles et de temporalités entremêlées.
Sa pratique interroge les liens poreux entre matière, souvenir et milieu, à travers des récits à la fois collectifs et intimes, en écho avec les transformations environnementales. Dans Verticales, fragments d’images et éléments matériels dialoguent avec deux figures en céramique Σφουγγαράς (Le pêcheur d’éponge) et 海坊主 (Le naufrageur) qui incarnent une double appartenance au monde terrestre et sous-marin, prolongeant la réflexion de l’artiste sur la porosité des frontières entre les êtres, les éléments et les époques. La série de leporellos Aria déploie la page en séquences fluides, guidant le regard à travers des rythmes déployés en cascade. Par ce jeu de correspondances entre figures sculpturales, images et formats dépliés, Pradon articule une poétique de la persistance et de la résonance spatiale, la verticalité devenant alors une manière de résister à l’effacement.
Faisant suite à sa première exposition personnelle à la galerie, Sol absolu, Pradon poursuit avec Verticales une réflexion engagée dans un rapport incarné au monde, où mémoire et topographies sensibles des formes s’entrelacent.

